L'Etat et sa raison: leçons de Nicolas Machiavel

Publié le par Istovant-NKOGHE

tf1-lcisarkozy-kadhafi-2433150.jpg


Je reste toujours très amusé de voir ces envolées d'indignations qui comme un phénomène de mode gagnent l'ensemble de l'opinion publique à propos de certains sujets dont les contours restent méconnus du grand nombre.
Après les infirmières bulgares, l'arche de zoé, ingrid Bétancourt, voici que le président de la République nous donne une petite leçon de travaux pratiques (T.P) sur Le Prince de Nicolas Machiavel (traduction française, 1921) ou l'incontournable réalisme politique. A ce propos, je voudrais faire quelques remarques qui n'engagent que ma pensée politique et la vision que j'ai des relations entre Etats.
Il va de soi que l'Etat n'a d'autres cultes que celui d'assurer sa pérennité. Cette démarche implique alors, un certains nombres de "comportements" dictés, uniquement par le pragmatisme et le réalisme politque, afin d'atteindre des objectifs et un but (la pérennité de l'Etat). Dans cette logique, "la fin justifie les moyens".
En outre, bien que l'Etat soit matérialisé par ses représentants, il ne demeure pas moins que cette entité ne peut obéïr à la même logique que ces derniers. Les hommes ont intégré dans leurs comportements, un code de société qui trouve ses origines dans les religions et qui n'est pas transposable aux Etats du fait que ceux-ci n'en ont jamais eu et n'en auront jamais. Le code social issu des religions a permis à l'homme d'intégrer une distinction entre le "bien et le mal". Par de là les religions, de développer des principes et des valeurs morales: une éthique du comportement en société (humaine) que n'a pas pu développer le 'le monstre froid" (l'Etat). Aussi, nous ne pouvons juger à l'échelle humaine des comportements qui sont à l'échelle étatique, pas plus que nous ne pouvons reprocher au animaux de copuler dans des lieux publics. Des logiques absolument éloignées les unes des autres. Arrêtons ces banalités. On ne peut reprocher à l'Etat  de valser avec "la mort" et faire son plein de carburant lorsqu'on sait d'où vient ce pétrole et surtout ce que cela implique du point de vu écologique. On ne peut manifester contre la politique de dissuasion nucléaire française et dormir sur ses deux oreilles, lorsqu'on est sensé savoir que la seule raison pour laquelle la France n'est pas envahie, ce n'est pas en vertu des "traités d'amitiés" signés avec des Etats, mais uniquement en raison de la dissuasion qu'elle fait peser tous azimuts sur les potentiels ennemis. La liste est longue, de tous ces petits "plaisirs simples" dont un citoyen peut jouir en France, sans connaitre l'origine moins noble de ces agréments.
Enfin, pour ce qui est de Kadhafi, n'oublions pas que celui qui est un terroriste pour les occidentaux, est un héros pour son peuple. Autrement dit Kadhafi est pour les siens, un héros, tout comme Mr Sarkozy ou Mr Bush peuvent être à leurs yeux des impérialistes (version occidentale du terrorisme pour ces peuples), et ce, avec les mêmes implications idéologiques. Restons méfiants, et souvenons nous qu'il faut parfois essayer de voir les choses autrement que de la manière dont elles sont présentées. Changer de perspective plusieurs fois dans une analyse, voici les clés de la compréhension. Après, on ne peut reprocher à Mme Rama Yade de saisir l'opportunité pour gagner quelques points auprès de l'opinion publique. N'est ce pas là également une belle leçon de "real politik"?

Amitiés, Istovant NKOGHE

Publié dans Politique

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article